Anna Gavalda : de la littérature au film, qu'y perd-t-on ?

Connaissez vous Anna Gavalda ?

Ensemble c'est tout, son bouquin (terme affectif pour dire livre, dans mon vocabulaire) est sortit en film... Comme souvent (toujours ?), décevant par rapport au livre.
Mais parlons du livre :

Quatre personnes qui sont ensemble, et c'est tout. Cà résume. Une vie crue, montée à cru et dite à cru ! Un style épuré et pourtant si... profond !

Ce n'est pas le premier livre que j'ai lu d'elle, j'ai commencé par son recueil de nouvelle : J'aimerais que quelqu'un m'attende quelque part..

La flemme de vous dire ce que j'en pense, je vous copie la lettre jamais envoyée que je lui ai écrite :

J’hésite entre deux titres pour cette lettre : « J’ai envie » ou « Je vous admire ». Attention, le premier titre n’est pas « Je vous envie », mais bien, « J’ai envie ». En fait c’est surtout que je ne sais pas par quoi commencer. Je viens de finir de lire vos nouvelles, et les deux premières expressions qui me sont venu à l’esprit, ce sont celles-ci. Elles auraient pu ne pas arriver en même temps, venir dans ma tête l’une après l’autre, mais non, il a fallu qu’elles se bousculent et que je ne puisse pas départager, savoir laquelle a gagné. « Je vous admire » est simple, il n’y a rien à rajouter à cela. « J’ai envie », grammaticalement parlant, c’est pas correct… mais littérairement parlant, je pense que si. La grammaire me demanderait de dire de quoi "j’ai envie", pas la littérature. En littérature on peut laisser le lecteur dans le flou. Avoir envie, c’est une émotion, comme une autre, donc on a la droit d’écrire "J’ai envie", tout court. Mais ici, ne rien rajouter, ce serait clore cette lettre maintenant. Et ce serait dommage.
Alors je vais vous dire de quoi j’ai envie. « J’ai envie » qu’on dise de mon style, plus tard, qu’il est entre celui de Nathalie Sarraute et celui d’Anna Gavalda. Çà me ferait plaisir. Parce que j’écris aussi. Ho, un peu, seulement, mais j’écris et j’aimerais un jour que ce soit d’autres personnes que mes amis et ma famille qui me lisent, histoire d’avoir un avis plus objectif quoi. Alors se faire éditer serait la bonne combine. Mais plus tard. Quand je me sentirai prête.
Et puis qui sait, peut-être que plus tard, je n’écrirais plus. Et au final je m’en fous. De savoir si plus tard j’écrirai encore. Enfin, non, je m’en fous pas vraiment, vu que j’ai choisi un métier en relation avec ma passion pour l’écriture. Prof de maths. Là, je sens que vous vous demandez le rapport. Je m’explique : d’abord, je suis passionnée des maths, donc, autant en faire mon métier. Mais comme je suis aussi passionnée d’écriture, il me faut du temps. Et puis je suis passionnée de mille autres choses encore de toute façon. Mais surtout l’écriture. Sauf qu’on n'en vit pas. Enfin pas forcément. Alors mieux vaut avoir un métier à côté. Un métier qui nous plait tout autant. C’est donc ce que j’ai choisi : prof de maths au collège, écrivain chez moi. Et encore. Ecrivain est un bien grand mot. J’aurais ainsi, du temps (pour écrire), et de l’argent (pour vivre). Pour expliquer encore d’avantage, je pense que si je n’aimais pas écrire à ce point, j’aurais fait de la recherche mathématique, fournis tout mon temps, mes nuits aussi, à chercher, chercher l’impalpable. Comme quand j’écris, au final.
C’est Nathalie Sarraute qui m’a donné les mots pour le dire. Je cherche les pulsations. Quelque chose qui bouge à peine, mais que je saisis, que j’écris comme je le peux, et que je libère une fois que je l’ai décortiqué, analysé sous toutes ses figures pour trouver comment l’exprimer, cette chose qui pulse autour de moi, qui vole, qui me nargue longtemps avant que je n’aie le courage et la patience (surtout la patience !) de le saisir pour l’écrire.
Est-ce que tous les écrivains font pareils ?

Amicalement. (Je n’ai que 17 ans, et vous êtes trop fraîche dans vos écrits pour que je me permette des formules plus pompeuses que respectueuses.)
En attendant, s’il y a lieu, une réponse de votre part.


Le dernier livre que j'ai lu d'elle, c'est : Je l'aimais
Toujours aussi crue, toujours aussi franche avec la vie.
J'aime Anna Gavalda.

(attention, pas d'amour hein, de pureté parce qu'elle écrit magnifiquement bien à mon sens !)

(en lisant ma lettre, vous comprenez sûrement pourquoi je ne l'ai pas envoyée... elle est folle ma lettre, et je la trouve moche, maintenant que je la relis (6 mois après l'avoir écrite)... comme quoi on évolue constamment...)

Pour ceux qui connaissent : que pensez vous de ses oeuvres, et du film ?

j'avais envie ...

de proposer quand même une petite relecture de la lettre, et ne changes rien au contenu mais peut-être qu'éradiquer le verbe "foutre" ne serait pas un mal ... à toi de méditer là dessus !!!

cette lettre est typiquement dans la même veine que ce que Anna écrit, sans prétendre pour autant atteindre son niveau...
on y retrouve donc son style très épuré et franc... dont le verbe foutre est très courrant !!

j'avoue ne jamais l'avoir lu, mais j'en ai entendu plein de bien, alors si c'est dans son style, je n'aurai qu'un mot (ou presque) qui ne tente rien n'a rien, si tu veux une réponse de sa part écris lui !!!

Ah, la belle Anna !
J'ai lu toutes ces nouvelles, et toutes aimées...

J'aime sa façon de nous pousser dans nos retranchements, cette manière de parler de la vie avec des mots si simples qu'ils permettent de toucher tout le monde. J'aime la "vérité" de ces histoires, toutes courantes, banales, et pourtant tellement personnelles aussi.
J'ai dévorer "Ensemble, c'est tout" en une seule nuit blanche. Ce n'était pas prévu, ni voulu, mais une fois commencé, j'ai été incapable de trouver le bon endroit où m'arrêter et poser le livre pour recommencer plus tard...
Quelques heures magnifiques, entre rire et larmes. Cinq cents pages de bonheur et de légereté...

Un régal !


En ce qui concerne le film, j'avoue que j'ai été agréablement surprise. Il est très fidèl et Guillaume Canet et Audrey Tautou n'y sont sans doute pas pour rien !
Mais bon, ayant beaucoup aimé le livre, j'aurai aimé que Camille ressemble à MA Camille, celle que je m'étais crée de toutes pièces (et qui était blonde figurez-vous !), idem pour les autres personnages...
Mais c'est quand même un bon moment à partager, là où le livre est un petit plaisir personnel et égoïste...

Voilà !