Quelle distance face aux personnages ?

Comme le thème a déjà était abordé dans un autre fil, je me demandais quelle distance ont les étoiles avec leur personnage ? Est-ce votre vie, la vie que vous aimeriez avoir, ... ???

Invité

Héhé, je suis personnellement sous LSD Wink

Ca c'est un bon moyen de prendre une bonne distance avec son personnage ! Depuis que j'écris des fragments noyés en plein délire, je ne suis jamais senti éloigné de Julian.

Je pense que nos personnages ont un petit peu de nous mais personnellement j'essaie de garder une distance assez grande entre Damien et moi. Je ne voudrais pas que la fiction altère la réalité. J'ai une relation forte avec mon personnage dans le sens où je l'aime beaucoup et que je suis content de la manière dont il évolue mais pas question que je vive à travers lui, que je lui fasse faire ce que moi je n'ai pas su.
J'ai l'impression de ne pas être clair en fait.

Invité

Si si, je trouve ça très clair, si ça peut te rassurer Razz

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Je pense qu'un écrivain s'inspire toujours un minimum de faits vécus, d'expériences personnelles. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il raconte la vie qu'il voudrait avoir, ou celle qu'il a. Bon après je ne suis pas écrivain mais j'imagine que un gars qui ne vit rien, qui ne sort jamais de chez lui, ne voit jamais personne et qui l'a très rarement fait aura bien du mal à écrire quelque chose d'intéressant ou en tout cas de cohérent, de crédible, du moins dans ce cas de figure la, ou il faut écrire dans le même espace-temps que le notre. Enfin je ne sais pas si je me fait comprendre...!

Invité

Mais voyons vous êtes très clairs tous les deux Wink

Pour ma part, je pense (et je suis même sûr) qu'on ne peut écrire sans mettre énormément de soi dans son propos (et ceci même dans un simple courrier administratif - ce n'est pas pour rien qu'on demande toujours une lettre de motivation avec un CV par exemple).

Donc, chères Étoiles, prenez garde, malgré tous vos efforts pour prendre de la distance nous en apprenons autant sur vous que sur vos persos en vous lisant...

En ce qui me concerne, lorsque j'ai commencé, je me suis beaucoup servie de ma vie pour écrire celle de Lola. Beaucoup trop ! Je me suis vite rendue compte, grâce aussi aux conseils du Nova, que c'était assez mauvais de risquer de faire un amalgame entre sa vie et la mienne... Aujourd"hui nos vies sont complètement différentes, même si je m'inspire de mes expériences, vues ou vécues, pour savoir ce qu'elle pourrait ressentir ou comment elle pourrait voir les choses...
Elle fait néanmoins partie de moi, dans le sens où elle est presque devenue une personne réelle depuis le temps que j'invente sa vie... et elle m'aide certainement aussi à exorciser quelques démons !

Pour ma part, j'ai voulu que la vie de Déborah soit une vie banale, celle de tout un chacun. Donc forcément, il y a une part de ma vie dans la sienne, je m'inspire de ce que je vois chaque jour et je le mets "à la sauce Déborah". Il est clair que Déborah n'est pas ma copie, loin de là. D'ailleurs, elle est une fille, moi pas... Bref.
Je pense aussi que plus le personnage va avoir de vécu (je parle en nombre de fragments)
plus il va s'éloigner de son auteur. Il va en quelque sorte vivre par lui-même et c'est l'environnement qu'on lui a créé, les rencontres qu'il a faites, les cross overs, etc. qui vont dicter son évolution. Voilà, je ne sais pas si c'est clair, mais c'est ce que je pense.

Je rejoins complètement Minti et Anta !
Julian m'aide aussi à mieux vivre. C'est peut etre grave, mais j'ai besoin de lui pour être bien, j'ai besoin de lui.
Et puis d'accord sur le fait que, plus le temps passe, plus on écrit, et plus le personnage s'éloigne de l'Etoile, pour se forger son univers propre.

Invité

Ca me fait penser à un bouquin, ou un film ou peut-être une histoire que l'on m'a racontée (me souviens plus...), quelqu'un écrivait justement un bouquin et son personnage principal se matérialisait petit à petit pour finir par devenir un véritable humain en chair et en os...

C'est aussi un peu comme dans le dernier bouquin de Bret Easton Ellis, dans lequel il se met plus ou moins en scène (c'est à la limite de l'autobiographie, on ne sait pas vraiment ce qui est vrai ou non dans ce livre, il parle bien de lui à la première personne et raconte bien la vie de Mr Ellis, mais c'est tout de même très romancé) et au fur et à mesure, les personnages de ses précédents livres refont surface dans sa vie, et particulièrement l'effrayant Patrick Bateman, d'American Psycho...!

Attention les Etoiles... vous allez bientôt croire rencontrer vos persos dans la rue Razz

C'est déjà arrivé plusieurs fois ! En tout cas pour ma part...
Le plus flippant, c'est quand j'ai vu Jed se balader le long du canal une nuit en rentrant chez moi Shocked

C'est marrant, c'est un sujet auquel je réfléchis assez souvent

Pour ma part la première fonction de Léo, c'est me permettre d'écrire régulièrement, de ne pas lâcher l'écriture qui a un rôle très important dans ma vie et qui est un peu compromis par mes études actuelles, donc savoir que j'ai toujours ceci à faire, une page par semaine au moins, me donne l'occasion de poursuivre cette passion.

Après, y a une de mes obsessions en écriture qui influe beaucoup, qui est le souci de vraisemblance, évoqué plus haut. C'est pour ça qu'au niveau du cadre spatial et de l'activité, je prends énormément de ma vie. Il ne s'agit que de données strictement matérielles, l'aspect de salles, l'emploi du temps, mais voilà, ça au moins, dans l'essentiel, c'est moi.

Et niveau caractère, ben c'est là bien sûr que c'est le plus difficile à démêler Je crois que Léo applique une bonne partie des mauvais penchants que je suis moi-même incapable de mettre en oeuvre, tout simplement parce que j'suis trop gentil (et c'est pas plus mal), que je m'amuse un peu avec lui à faire tout ce que je ne peux pas faire, mais je ne m'y attache pas autant qu'Alta à Julian par exemple, Léo c'est un peu un jouet, un peu pitoyable, très doué, que je fais osciller, gagner et perdre Je crois qu'il y a donc une grande mise à distance entre lui et moi, tout simplement parce qu'à part au niveau des notes (hé hé), j'aimerais pas du tout être comme lui.

Et je ne crois pas avoir jamais rencontré quelqu'un comme lui dans la rue

A mon tour ^^ Altaïr doit se souvenir que je parlais de Dimitri en utilisant le -je- en dehors des fragments, et puis on s'y fait petit à petit, c'est pas évident de faire vivre un personnage dans la réalité. Michelle était aussi aux limites de la vraisemblance, et pareil, ça se corrige. Je pense que nos personnages ont tous un peu de nous en eux. Je le pense pour mes personnages en premier évidemment. Je montre à travers Dimitri un bout de moi que j'ai l'habitude de bien cacher, et sa façon de faire des photos dérive de la mienne. Michelle est née de ma prof de bio, de mon prof de karaté, et d'autres encore. Michelle est aussi l'opposé de ma grand-mère.. alors peut-être qu'au fond je rêve d'une grand-mère comme elle (suis-je le seul ?) mais Dimitri n'est pas moi, et je ne suis pas Dimitri. Alors écrire un fragment où le gamin balade pour prendre des photos dans Dijon c'est génial, mais dès qu'on est confronté à des situations qu'on n'a jamais vécues, ni même vues, c'est plus difficile. Rien que Dijon. Dur d'écrire la vie d'un personnage vivant dans une ville qu'on ne connaît pas. Pareil pour faire vivre un personnage.. menuisier (hasard), faut en savoir un minimum sur la menuiserie. Ca rejoint ce que j'ai lu plus haut, il faut vivre avant d'écrire.

Bon, je ne sais pas si la question intéresse toujours, mais je prends enfin le temps d'y répondre. Sylvia... C'est un peu ce que j'aurais pu être. Notre vie reflète nos choix, j'ai choisi de ne pas tourner comme elle, mais elle vient de moi, et en lisant sa vie, on connaît énormément de choses sur moi, pour un peu qu'on sache lire entre les lignes. C'est frappant dans cette forme d'écriture, mais c'est valable avec n'importe quoi. J'en rejoins certains sur ce point, quoiqu'on écrive, et même si on fait tout pour que ça n'arrive pas... eh bien, une partie de nous sera toujours présente dans nos écrits. Je pense que c'est ce phénomène qui fait que nous avons tous un "style" qui nous est propre. Ceci, et l'expérience, aussi. L'écriture ne peut que s'améliorer au fil du temps, elle se nourrit de vécu, de ressenti...

*Bétoune a parlé*

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